L’intelligence des arbres
Film documentaire de 2017. France/Allemagne. 45 min.
Vendredi 8 avril 20h30
– Juzet-de-Luchon –
Ou les secrets de la forêt enfin dévoilés
De Julia Dordel n et Guido Tölke, réalisateur. D’après La vie secrète des arbres, le livre événement du forestier Peter Wohlleben (2015), et avec Suzanne Simard, biologiste écologue canadienne de renom.
Une fois n’est pas coutume, Cinévallée présente un documentaire. Dans la longue Liste des projections de Cinévallée, nous avons eu l’occasion d’en découvrir à chaque fois avec bonheur. Entre autres, nous avons suivi Avi Mograbi en Israël (en plein été) dans son très personnel Août avant l’explosion (2002) sur la fabrication même de ce genre cinématographique sur fond de critique sociale; et sillonné le Niger des années 70 avec le roadmovie de Jean Rouch (Cocorico M. Poulet). A noter que le film de ce vendredi est une demande d’adhérent et que tous les adhérents peuvent faire part chaque année de leurs propositions pour la programmation. Pensez-y.
La vie cachée de la forêt
Nous voici cette fois partis en forêt, avec un film qui fait déjà date, L’intelligence des arbres, qui tient un peu du film d’aventure et un peu du polar scientifique (et pourquoi pas aussi de la magie ?).
Primé en 2018 par le Festival du cinéma documentaires Les Écrans du doc de Décines, ce court document nous décrit la vie insoupçonnée des arbres, une vie tout à fait inconnue pour le commun des mortels non spécialiste qui découvre avec stupeur ce qui se cache sous ses pieds en forêt lorsqu’il s’y balade. Cette vie profondément enfouie sous la terre et invisible à nos yeux est pourtant faite de relations intenses, d’échanges « vitaux », et « d’attentions » étonnantes entre espèces.
Un film événement
Le film a fait grand bruit à sa sortie et son succès ne se dément pas. Pourquoi ?
D’une part, dans un monde occidental abreuvé d’images, enivré de technologies, et pour une grande partie très urbanisé, « l’appel de la forêt » joue à plein. C’est un besoin de « retour à la nature », qui prend des formes diverses d’ailleurs. Nous le constatons dans beaucoup de films où la nature prend un rôle (positif), où elle est véritablement actrice. Vous en connaissez sans doute. Citons quant à nous en exemples Printemps, été, automne, hiver… et printemps de Kim Ki-duk (2003) ou Le Promeneur d’oiseau, de Philippe Muyl (2014).
D’autre part, les informations que le film présente ressortent de la découverte, elles semblent exceptionnelles, voire révolutionnaires et un peu magiques… Or pour inédites qu’elles sont, elles étaient tout à fait connues depuis des années par les spécialistes biologistes et forestiers, qui n’en faisaient pourtant pas état… Trop timides, ou trop en retrait.
Cette sortie sur les écrans a donc été un véritable dévoilement, la révélation d’une existence muette, parallèle à celle des animaux, au premier chef à celle de l’humain, et un formidable tremplin pour la prise de conscience générale du respect de la nature.
L’arbre et l’homme
On notera bien sûr l’anthropomorphisme dont font preuve à plusieurs reprises les chercheurs et forestiers intervenants dans le film. L’arbre nourrit ses « enfants » comme une « mère »; les protège comme « ses petits »; a des échanges « amicaux » avec les autres, etc. Le parallèle est incessant entre comportements humains et biologie végétale, entre le réseau internet humain et le réseau mycellaire (le maillage souterrain des champignons), et sans cesse l’attribution de « sentiments » est faite pour expliquer les échanges inter-espèces. Mais l’homme n’a-t-il pas depuis la nuit des temps entretenu des relations étroites avec ces grandes forces de la nature ?
Le reproche par des scientifiques plus sévères, ou moins sensibles à ces échanges, en a été immédiat !
Pour autant, ce que démontre ce documentaire reste une réalité que le spectateur comprend avec les mots qu’il connaît, accédant enfin à une connaissance dont il était exclu jusque là.
GP
——————-
n: Julia Dordel, diplômée en Sciences de la forêt de l’université de Colombie britannique à Vancouver (Canada).
Voir ci-dessous la bande annonce officielle.
L’affiche est libre de droits ainsi que de nombreux liens et ressources à découvrir sur Jupiter-films.