Le mot du Président

Couleur(s)

Sud des Etats-Unis, années cinquante. Deux prisonniers, un noir (interprété par Sydney Poitier) et un blanc (interprété par Tony Curtis) réussissent à s’évader. Enchaînés l’un à l’autre, ils sont forcés de coopérer, de cohabiter. Il leur faut vivre, survivre , ensemble… La chaîne, maillons d’acier qui attachent de force deux hommes que tout sépare, est l’élément central du récit.

Au-delà du synopsis initial , simple, voire simpliste, la chaîne est la métaphore de la réalité entre blancs et noirs aux Etats Unis. Elle lie les personnages, malgré eux, à un même destin.

Remarquablement structuré, construit sur le modèle narratif d’ un road movie, sans manichéisme – les personnages sont suffisamment ambigus – une esthétique classique et soignée, “La Chaîne” interroge sur la réalité et les ressorts du racisme. Aux Etats Unis et ailleurs. C’est peu de dire l’actualité du propos . Il s’inscrit ainsi dans l’histoire du

cinéma américain qui , depuis ses origines, nous interroge et nous interpelle.
“Le Sergent noir”- John Ford,” Dans la chaleur de la nuit” – toujour Sydney Poitier,”Cotton Club”, “Mississipi Burning”, “Green book” ,“Gran Torino”- Clint Eastwood, “Django Unchained” – Quentin Tarentino…

A vous de continuer la liste !

Le film de Stanley Kramer s’inscrit dans cette culture qui vise à briser les chaînes.

Bon film !

Jean Paul DURAND

septembre 15, 2023