10e Chambre de R. Depardon au foyer de Juzet vendredi 13 avril à 20h30 Un grand documentaire
En 1983, Raymond Depardon réalisait Délits flagrants : trois substituts du procureur face à des inculpés qui risquaient gros.
En 2003, à la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris, les cas sont moins spectaculaires : insulte à agents, conduite en état d’ivresse. Raymond Depardon a gardé des extraits significatifs de douze cas. D’où ce film étrange et passionnant, où il a essentiellement insisté sur la panique qui saisit tout individu lorsqu’il doit, en quelques minutes, emporter l’adhésion d’un juge, avec l’aide d’un avocat pas toujours inspiré. On est alors en pleine pâte humaine, à la Simenon. Il y a la bourgeoise qui a du mal à admettre qu’elle roulait vaguement éméchée. Le type qui, dans un état second, bredouille des « je m’excuse », des « mes respects ». Et, parmi les pires, le petit macho qui a maltraité durant des mois sa copine et qui continue de la menacer au téléphone.
Face à tous ces désastres, la justice s’en sort comme elle peut, plutôt pas mal. A condition que chacun se plie au rôle que la société exige. Soudain, on sent la juge agacée par un prévenu qui a décidé de contester l’accusation point par point. Brusquement, la juge explose : « Vous n’allez tout de même pas m’apprendre le code ? » lance-t-elle. Le film, poignant et drôle, fait alors froid dans le dos.10eme chambre.
Lisez l’interview de Depardon :