“Solaris”, un autre cinéma ?
“Solaris” , 1972, est un film soviétique ( oui, dans le monde d’avant …) d’ Alexandre Tarkovsky , un film de science-fiction que l’on rapproche souvent de “2001 l’Odyssée de l’espace” de Stanley Kubrick – bien que les deux films soient fondamentalement, essentiellement même pourrait-on dire, opposés, antagoniques dans le regard qu’ils portent sur la SF comme genre, dans le message qu’ils entendent proposer au spectateur.
“Solaris” : impossible à résumer, à décrire, sachez que la planète nommée Solaris est une sorte de cerveau qui “interprète “ les visiteurs qui l’approchent…
Bien au-delà de ce que l’on entend communément par SF – même si l’on y retrouve des éléments caractéristiques de la SF : une planète, des évènements étranges, des visiteurs inconnus, des phénomènes échappant à toute analyse rationnelle – “Solaris” est un film qui propose une réflexion philosophique sur l’ espace, le temps, une sorte de réponse spirituelle, métaphysique, à la science et à la technique triomphantes du film de Stanley Kubrick.
Film déroutant , complexe, énigmatique, qui brouille toutes les pistes, qui invite à un autre regard sur l’humanité, sur le cinéma. Réflexion sur l’art, la nature, la science, l’amour, qui s’appuie sur des choix esthétiques hardis – lenteur significative du rythme, pour un pessimisme contemplatif.
Un film intelligent , à découvrir, à comprendre , un autre cinéma (dans la quatrième dimension ?).
Jean-Paul Durand