Le mot du président de septembre
Monstre(s)
Londres. Fin du XIXème siècle. L’Angleterre victorienne. La révolution industrielle. Férocité et sauvagerie du capitalisme triomphant . Karl Marx analyse et dénonce cette exploitation de l’homme par l’homme … Une société où tout est à vendre sur le marché. On vend et on achète la force de travail. Corps à vendre à l’usine, à l’atelier, dans les salons, dans les bordels . Dans les salles de spectacle aussi. Beauté. Laideur . On montre, on exhibe , on offre, on dévoile – contre espèces – des corps . Des corps différents, des corps laids, monstrueux, anormaux. Montrer le monstre.
Dans ce monde – nous sommes en 1884 – une histoire vraie , celle d’un homme qu’on surnomme l’homme-éléphant en raison de sa difformité, de sa peau pachydermique, de sa monstruosité. Le film “Elephant man” (1980) de David Lynch raconte cette histoire, éminemment morale, qui amène à réfléchir sur la normalité, l’anormalité, sur le regard que nous portons sur les autres, sur les relations sociales, tolérance/ intolérance, sur la société, sur l’être humain , sur nous-mêmes. Sur la condition humaine.
Un film à la portée éducative, morale, philosophique exceptionnelle – je pèse mes mots. Une leçon de morale .
Vous n’oublierez pas le cri , si humain , si désespéré, si juste , si vrai, de l’homme-éléphant :
“ Je ne suis pas un éléphant ! Je ne suis pas un animal! Je suis un être humain! Je suis un homme !” .
Bon film (et bon débat , forcément …)
Jean-Paul Durand