le Mot du Président de juillet 25
“L’Odeur de la papaye verte”
Déjà le titre “ L’Odeur de la papaye verte” ( Trân Anh Hùng , 1993) évoque à lui seul tout un univers. Odeurs, entêtantes et tropicales – bien entendu, sons , silences, bruits , détails – parfois insignifiants, images soignées, léchées. Ce film est tout un monde visuel – ouvrez les yeux , et sonore – tendez l’oreille. Toute une culture et un art de vivre.
Saïgon, années cinquante. L’histoire d’une Cendrillon indochinoise. Mais l’Histoire, coloniale et franco – vietnamienne, demeure en arrière-plan. Peu ou pas d’action , un récit simple, pas d’exotisme, pas de fétichisme ( on est loin de “L’Amant”…).
Ce qui est important, ce qui nous émeut, c’est une manière de filmer : longs et lents plans – séquences, déplacements des personnages, espaces cloisonnés/ouverts. Une caméra au ras des détails, animée de grands travellings latéraux.
Un film sensoriel , émotionnel. Une mise en scène qui n’offre pas un spectacle mais plutôt un itinéraire esthétique et mental. Une belle découverte cinématographique.
Bon film !
Jean-Paul DURAND