Le mot du Président avril 24
Il pleut…
… et non ce n’est pas “le bruit doux de la pluie par terre et sur les toits” que chante Verlaine. Cette pluie est une pluie sale, une pluie mortelle, une “pluie noire”. Avez-vous remarqué cette funèbre coloration qui nous éloigne définitivement de la pluie heureuse, féconde, paisible et douce, celle qui nous apporte rien moins que la vie ?
Il s’agit dans “Pluie noire” d’une pluie atomique qui arrose, brûle, incendie, carbonise, irradie les habitants d’Hiroshima. Une pluie de mort, de mort lente et sûre puisque nous savons que des années, des décennies après, elle tue et tuera.
Au-delà du souffle destructeur, du vrombissement de l’explosion, des fantômes hagards et calcinés, s’installe le silence de la terreur invisible. Des années plus tard, les irradiés sont consumés par un mal invisible, cancer absolu, tueur discret.
Un film en noir et blanc, mise en scène remarquable, sans pathos aucun. Un film bouleversant où la beauté plastique des images restitue et accompagne le souffle irrépressible de la vie. Quand même et malgré tout. Au-delà de la tragédie ?
Bon film !